Une nouvelle réunion de négociations s’est déroulée hier entre la Direction et les organisations syndicales, concernant les augmentations de 2018. La Direction propose aux syndicats un marché de dupes :
Soit 1% d’augmentation au 1er avril, avec effet rétroactif au 1er janvier 2018 ;
Soit 1,3% d’augmentation au 1er avril, sans effet rétroactif au 1er janvier 2018. Cela équivaudrait à 0,975% d’augmentation sur 2018.
De qui se moque-t-on ? Entre la peste et le choléra, ce sont les salariés qui trinquent !
Pour être tout à fait complet, la Direction propose des augmentations minimales garanties de 40€ brut pour les salaires < 2 700€ brut et de 30€ brut pour les salaires compris entre 2 700 et 2 800€ brut. Enfin, elle allouerait généreusement une augmentation négligeable de la prime pour la médaille du travail… ce qui concernerait 10 personnes en 2017 ! Quelle générosité !
Et comme si la Direction estimait ne pas pousser le bouchon assez loin avec de telles propositions, elle a osé annoncer pire hier matin : la Direction envisagerait de pondérer la prime d’objectif (part variable) d’avril en fonction du pourcentage d’atteinte du budget 2017 de SYSTRA ! Un coup de rabot qui pourrait aller jusqu’à 50% et donc diviser nos primes par 2 !
Alors que la région France a dépassé son budget en 2017, alors que les déboires financiers du Groupe SYSTRA sont liés aux choix de gestion du Directoire, alors que les salariés vont subir des open-space XXL, alors que l’intéressement et les augmentations seront historiquement bas, la Direction voudrait en plus raboter les primes de résultats. C’est non seulement inacceptable, mais c’est surtout mesquin. Car cette prime vise à reconnaitre l’investissement des salariés dans l’atteinte de leurs objectifs. Pour la Direction, il serait donc possible de raboter les primes des salariés, et impossible de plafonner celles de nos dirigeants comme le proposait la CFDT !
La CFDT ne trahira pas les salariés et restera fidèle à ses idées et ne signera pas un tel accord. Avec l’accumulation de tels arbitrages, on commence sérieusement à douter et à se demander quel est l’objectif final de la Direction. Y’a-t-il un pilote dans le train ??
Les négociations annuelles sur les salaires se sont poursuivies la semaine dernière entre la Direction et les organisations syndicales. La Direction a formulé les propositions suivantes :
1%d’augmentation individuelle en moyenne à partir d’avril 2018 et sans rétroactivité au 1er janvier (soit 0,75% rapporté à l’année). Chez Systra, les augmentations ont toujours été appliquées sur les 12 mois (effet rétroactif au 1er janvier). C’est une première que la Direction tente d’imposer : augmentation sur 9 mois au lieu de 12 !
Une augmentation minimum garantie de40 €brut pour les salaires < 2.700 €
Et c’est tout !
La direction semble ne pas être consciente des différentes hausses de dépenses que les salariés doivent subir… à commencer par les hausses que la Direction nous impose elle-même, comme la mutuelle Systra ! Elle essaie de faire porter le chapeau des mauvais résultats 2017 du Groupe aux salariés… alors même que l’activité et la rentabilité de la France a dépassé son budget !
Enfin, concernant les bonus et part variables, la Direction refuse de travailler sur un alignement à 1 mois d’enjeu pour tous les salariés. Elle considère que le système actuel est suffisamment généreux pour les petites gens ! En revanche, pour nos hauts dirigeants, évidemment il est hors de question de plafonner leurs bonus, comme la CFDT l’a proposé. Pour la Direction, les grands chefs n’ont pas à payer pour les mauvais résultats 2017 : ce n’est évidemment pas leur faute!! En revanche, c’est aux petites gens de se serrer la ceinture ! Equité quand tu nous tiens !
Les négociations salariales entre la Direction et les organisations syndicales reprennent cette semaine, après la trêve des fêtes de fin d’année. Lors de ces négociations, la CFDT défendra les propositions suivantes :
Augmentations de 2,4% en moyenne, en cohérence avec les études réalisées par 2 grands cabinets RH : WILLIS TOWERS WATSON et AON HEWITT ;
Augmentations garantie de 40€ minimum pour les salaires inférieurs à 2 850 € bruts ;
Harmonisation des niveaux d’enjeu des bonus/parts variables sur 5 ans, de façon à ce qu’en 2022 la part variable corresponde pour chaque salarié à 1 mois de salaire lorsque les objectifs sont atteints à 100%.
Ces niveaux d’augmentations sont réalistes et raisonnables. Ils permettent de tenir compte des nombreuses augmentations qu’auront à payer les salariés, à commencer par la mutuelle SYSTRA ! Ils permettent également de tenir compte des efforts fournis par les salariés de SYSTRA SA. Car si le groupe, dans sa globalité, a connu une année 2017 particulièrement difficile, en revanche les activités françaises ont connu des niveaux d’activité et de rentabilité supérieurs au budget ! Cette performance doit être reconnue par la Direction !
Enfin, la CFDT demande un plafonnement des primes, bonus et autres part variables des hauts dirigeants compte-tenu de la situation économique et financière que connait SYSTRA. Il serait immoral que nos grands Directeurs bénéficient de primes de plusieurs dizaines de milliers d’euros alors que tant d’efforts sont demandés aux salariés dans cette conjoncture.
Ce soir, SYSTRA organisait sa traditionnelle cérémonie des vœux à l’occasion de la nouvelle année. Pour les absents, ou les collègues de province et de l’étranger, la CFDT vous propose un récit comme si vous y étiez !
Cette année, le carton d’invitation mentionnait, outre les vœux du Directoire et du Conseil de Surveillance, ceux du Directeur France. C’est une nouveauté… dont on a compris l’intérêt… pour le Directoire ! Quand vous avez des mauvaises nouvelles à annoncer, prenez un adjoint pour le faire ! C’est ainsi que dès ses premiers mots, notre « Directeur Général Adjoint France » (étrange dénomination pour une société qui juridiquement n’a pas de Directeur général…) a plombé l’ambiance en annonçant une soirée sous la forme d’un afterwork, sans alcool, avec une fermeture des portes à 21h pétantes, et en n’omettant pas d’indiquer les sorties de secours ! Assurément, les afterwork branchés de la capitale ont de meilleurs GO ! Après cette mise en bouche, notre Directeur France pouvait poursuivre, assez peu à l’aise, avec une rétrospective de l’année écoulée : la fin des grands projets de LGV, la mutation de nos activités vers des plus petits projets, les tensions économiques et la rigueur budgétaire. Bref, ne surtout pas se réjouir de la performance de la région France qui a bien résisté en 2017 et fait mieux que son budget, car tout cela se fait dans un contexte de décroissance, avec pour 2018 des perspectives d’optimisation, de rationalisation, de réaménagement (comprendre compression) du Farman et de déménagement à Saint Denis. Et s’il restait encore un peu d’espoir à certains, le montant de l’intéressement annoncé à 600 € par personne finira par couper les pattes des plus optimistes de l’assistance… Bref, un discours austère, à l’enthousiasme peu communicatif ! Le sale boulot était fait… il devenait alors possible de commencer la cérémonie des vœux.
Et c’est le Président du Directoire qui s’y est collé. Les mauvaises nouvelles ayant été annoncées, il devenait possible de faire un peu d’humour, de mentionner les belles réalisations à l’international, ou de se réjouir de figurer dans le TOP3 des ingénieries mondiales. Mais, chassez le naturel il revient au galop : les « je », « moi », « me » sont comme chaque fois de sortie ! Tant est si bien qu’on ne comprend plus bien, quand il est fait mention de « LA référence mondiale des métros », si l’on parle de SYSTRA ou de son Président ! Il nous assure « avoir la pêche »… Pas sûr que nous l’ayons. Pour finir, le Président tente de l’humour en faisant allusion à notre tract de décembre et qualifie de « fake news » le fait que SYSTRA emprunte chaque mois pour payer nos salaires… avant d’indiquer que SYSTRA avait bien recours à l’escompte de ses créances clients auprès des banques ! Pas sûr que la tentative de réchauffer l’ambiance ait fait mouche.
Mais la lumière est finalement arrivée par nos actionnaires. Catherine GUILLOUARD, Présidente de la RATP nommée en août dernier, a commencé par un discours traditionnel, en rappelant la forte croissance de SYSTRA au cours des 5 dernières années. Elle a également appelé à regarder la concurrence avec vigilance (en mentionnant notamment le récent rachat d’ATKINS par SNC LAVALIN) ou à prendre le temps, pour SYSTRA, de consolider et digérer les nombreuses acquisitions réalisées ces dernières années. Mais très vite, la nouvelle Présidente adopte un discours qu’elle assume comme cash : « on n’est pas là que pour boire un coup ». Et d’asséner que « 2017 n’a pas été une bonne année pour les actionnaires, puisque SYSTRA perdra de l’argent et ne reversera pas de dividendes ». En bonne professeur, elle fait ensuite la leçon : « la maîtrise des frais de structure et la gestion de la trésorerie seront les clés de 2018 ». Elle finit enfin en soulignant que « les hommes et les femmes sont la principale richesse d’une société d’ingénierie comme SYSTRA », et que la gestion RH doit permettre de maintenir les compétences et les talents dans la situation financière compliquée que nous connaissons. Les applaudissements chaleureux qui s’en suivent montre que ce discours « cash » a conquis.
C’est enfin au Président de la SNCF, Guillaume Pepy, de conclure les traditionnels discours. Lui qui avait séché la cérémonie des vœux l’an dernier, mentionne d’abord l’alignement total des 2 actionnaires RATP/SNCF sur SYSTRA. Il évoque d’abord « le gros temps » qu’a connu SYSTRA en 2017 et le « pilotage renforcé » qui a été mis en place par les actionnaires en fin d’année. Cette mise sous tutelle est présentée comme révolue, et la SNCF renouvelle sa confiance aux équipes. Guillaume Pépy insiste ensuite sur la nécessaire qualité des prestations délivrées à nos clients, ou encore sur la culture financière qui reste à développer chez SYSTRA, et l’importance de l’innovation et du digital. On a connu Guillaume Pépy plus en verve. Peut-être que le rendez-vous de la veille, au Ministère des transports, l’a monopolisé ces derniers temps et empêcher de mieux roder son discours de ce soir.
Après les discours est venu le temps de la musique et du buffet. Cette année, 2 groupes de salariés de SYSTRA ont pris en charge l’animation musicale. Assurément, ils n’ont pas ménagé leur peine. Mais leurs efforts et leur belle prestation, n’ont pas vraiment permis de réchauffer l’ambiance comme cela avait pu être le cas l’an dernier. Dans un restaurant d’entreprise au froid polaire, les verres d’eau et de jus d’orange se heurtent devant des buffets repas plutôt dégarnis. Très vite les premiers départs, bien avant l’heure fatidique de 21h. Non, décidemment, 2017 ne restera pas dans les annales.
Toute l’équipe de la CFDT SYSTRA vous souhaite une bonne année 2018 et vous présente ses meilleurs vœux de santé, joie et bonheur, tant sur le plan personnel que professionnel.
Sur le plan syndical, cette nouvelle année s’annonce particulièrement importante chez SYSTRA ! Nous aurons à cœur de suivre les sujets majeurs qui vont se présenter à nous dans les prochains mois : réaménagement du Farman, déménagement à St Denis, évolution de la situation économique et financière de SYSTRA, évolution des effectifs, avenir de la France au sein du groupe SYSTRA, etc.
Sur tous ces sujets, vos élus CFDT auront à cœur de vous représenter du mieux possible. Bonne année à toutes et à tous !