Sécurité : la Direction en mode panique, les collaborateurs en mode danger !

Publié le 20 Février 2017

Le 17 janvier dernier, 4 de nos collègues de SYSTRA ont connu un « presque accident » qui aurait pu être fatal. Les évènements se sont déroulés lors d’une tournée dans les emprises ferroviaires le long de la ligne Gretz – Troyes, où nos collègues se sont retrouvés, en tunnel, face à un train lancé à vive allure. Heureusement, chacun a pu tant bien que mal s’extirper et il n’y a pas eu de victimes.

Or, suite à ce presque accident, la Direction réagit… voire sur-réagit dans une fuite en avant surréaliste :

  • Dans la foulée du presque accident une mesure conservatoire d’interdiction de toute tournée en ouvrage ou tunnel ferroviaire exploité a été prise par la Direction, mesure confirmée par une instruction officielle le 2 février ;
  • Le 10 février, la Direction publie une nouvelle instruction pour lever la mesure conservatoire. Cette instruction de 5 pages, qui a certainement dû mobiliser juristes et avocats, est assortie de 3 cas de figure, de 7 conditions et de 4 annexes dont l’une comporte pas moins de 22 tâches à effectuer !
  • Enfin, les 15 et 20 février, la Direction organise en urgence 2 grandes sessions de formation « Sensibilisation aux risques ferroviaires » au siège de SYSTRA avec une capacité d’accueil de 80 personnes : c’est de la formation de masse !

Pour la CFDT, il est normal que la Direction réagisse après un presque accident. L’inverse serait choquant. Cependant, il semble que la Direction de SYSTRA soit davantage préoccupée par sa propre sécurité juridique vis-à-vis du code du travail et de ses responsabilités d’employeur, que par la sécurité opérationnelle des équipes sur le terrain !

En effet, l’instruction du 10 février semble écrite par des juristes, pour protéger la Direction vis-à-vis de ses responsabilités légales, mais est d’une lourdeur disproportionnée ! Sa mise en œuvre opérationnelle parait tout simplement irréaliste ! La Direction sera certainement protégée de toute poursuite en cas d’accident… et transfère de facto ses responsabilités sur les équipes de moindre niveau hiérarchique ! Quand on voit la complexité d’une telle procédure, on ne peut que se demander pourquoi la Direction n’a-t-elle rien mis en place avant ?

De même, la Direction doit dispenser au fil de l’eau des formations de sensibilisation aux risques à l’attention des salariés qu’elle envoie réaliser des missions dans les emprises ferroviaires exploitées. Traditionnellement, ces séances sont organisées par petits groupes d’une douzaine de personnes maximum, ce qui permet des échanges et de l’interactivité avec le formateur. Or, en organisant 2 sessions exceptionnelles de 80 personnes, on se demande quelle mouche a piqué la Direction ! Les salariés envoyés dans les emprises ne sont-ils pas à jour de leur formation de sensibilisation aux risques pour devoir en former 160 d’un coup ? Un vent de panique a-t-il soufflé au sommet pour former en masse et en urgence, dans des conditions industrielles, qui ne seront évidemment pas propice à l’échange et à l’interactivité avec le formateur ?

Pour la CFDT, il est clair que SYSTRA doit agir et renforcer sa culture interne de la sécurité. Cependant, ce renforcement de la sécurité doit viser à protéger opérationnellement les salariés, et non pas à protéger juridiquement la Direction ! Nos élus sont mobilisés, notamment au CHSCT, pour s’assurer que des actions concrètes seront engagées pour améliorer les conditions de travail des salariés.

Rédigé par CFDT SYSTRA

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