La date d’aujourd’hui marque les 2 ans « jour pour jour » de la fusion SYSTRA – INEXIA – XELIS et la création du « Nouveau SYSTRA ». A côté des discours de la Direction sur les excellents indicateurs économiques qu’elle met en avant partout dans la presse, cette journée anniversaire est l’occasion pour la CFDT de faire un bilan sur le volet social de la fusion. Lors de la cérémonie des vœux, en janvier 2012, le Directoire avait pris de nombreux engagements devant l’ensemble du personnel rassemblé au théâtre du Chatelet. Force est de constater, deux ans après, que les promesses sont loin d’être toutes tenues… Voici un petit tour d’horizon !
Un grand perdant : notre pouvoir d’achat !
Le Directoire avait vendu la fusion comme la création d’un « leader mondial » capable de motiver ses salariés, et de leur offrir de bonnes conditions de rémunération. Sur ce sujet, aucun doute possible : c’est loupé ! Depuis deux ans, les augmentations de salaire sont en berne… avec même un ridicule 1% en avril 2014 ! Les parts variables ou primes de résultat stagnent… Loin d’être motivantes, certaines d’entre elles ont même été rabotées pour les ex-Inexia et ex-Xelis… Tout comme la prime de vacances l’a été pour les Systra bleu…
Côté intéressement, le Directoire avait promis que le seul dispositif existant chez SYSTRA permettrait de compenser les accords d’intéressement et de participation qui existaient dans les sociétés absorbées. Là clairement, c’est un mensonge ! Après une baisse de 40% l’an dernier, avec un intéressement moyen de 1 500€… cette année nous avons carrément touché le fond ! Une nouvelle baisse de 80% de l’intéressement, pour atteindre en moyenne 300€ par personne… Et le nouvel accord pour les années 2014 – 2015 – 2016 que la Direction a réussi à obtenir au forceps ne laisse rien présager de bon… Le pouvoir d’achat des salariés de SYSTRA est le grand oublié de « SYSTRA 2018 » !
Quand on met tout cela bout à bout, on comprend mieux pourquoi 300 personnes se sont rassemblées devant l’entrée de SYSTRA le 19 juin dernier !
« Petits + »… et petits loupés…
Au rang des avancées dans le bon sens, on peut noter l’extension de la prise en charge à 100% des abonnements de transport urbain pour le trajet domicile-travail (type Pass Navigo en Ile-de-France). Cependant, il a fallu attendre le déménagement au Farman pour l’entrée en vigueur de cette mesure pour tous les salariés, soit 6 mois après la fusion… Et un mois de plus pour les salariés de Province.
Toujours en Province, l’harmonisation des prises en charge des frais de repas (4,90€ par personne) est allée dans le bon sens. Mais il a fallu pour cela une mobilisation forte des salariés des agences (pétition !), relayée par les Représentants du personnel au siège. Et encore, cette harmonisation a été l’occasion d’un petit coup de rabot, par rapport au dispositif en vigueur chez « SYSTRA bleu ».
Avec la fusion, la Direction a souhaité pouvoir proposer une nouvelle mutuelle, avec un bon niveau de couverture pour les salariés. Si cela partait d’une bonne idée, il est tout de même dommage que la Direction ait cessé en cours de route la concertation avec les Représentants du personnel sur le sujet… Car au final, de nombreux salariés remontent des mécontentements sur les niveaux de prise en charge en optique ou soins dentaires… que justement les Représentants du personnel avaient pointés lors des premières réunions de travail sur le sujet !
Enfin, la Direction a décidé d’étendre à tous les salariés le remboursement d’une partie des frais de garde des jeunes enfants. Là encore, cette « bonne idée » a été tout de même l’occasion au passage du « durcir » les conditions. La prime sur la feuille de paie, s’est transformée en CESU… contraignant pour certains parents. Et l’obligation de justifier des enfants à charge, intervenue à quelques jours seulement des vacances de noël 2013, a provoqué un véritable tôlé chez de nombreux salariés.
Une désertion en rase campagne : le télétravail
S’il y a bien un sujet sur lequel la Direction s’était engagé, ce sont les mesures d’accompagnement pour le déménagement au Farman. Aucun véritable bilan de ces mesures n’a été présenté par la Direction… pourtant l’impact sur la vie quotidienne des salariés est réel ! Pour beaucoup d’entre nous, les trajets sont devenus bien trop long, bien trop aléatoires, bien trop fatigants. Face à cela, la Direction s’était engagée à expérimenter puis à étendre le télétravail… Si une timide expérimentation a bien eu lieu en 2013, force est de constater que depuis des mois, le sujet est enlisé ! Pourtant, la CFDT, l’UNSA et la CGC étaient prêt à signer dès le printemps un projet d’accord âprement négocié, qui aurait permis une entrée en vigueur dès cet été… Mais la Direction a profité d’une demande d’expertise du CHSCT comme alibi pour laisser le dossier s’enliser… Un enterrement de première classe ! Pourtant, nos trois syndicats restent bien décidés à faire aboutir ce dossier !